 |
Amateurs ou professionnels, peintres, musiciens ou
sculpteurs, les artistes se plaisent à Landeleau, avec un dénominateur commun :
le plaisir de créer.
Nous avons rendu visite aux sculpteurs
Pierre Mahé,
recteur de Landeleau et de Spézet, rêvait depuis longtemps de sculpter le
bois. Après avoir pratiqué la poterie durant quinze ans lorsqu’il était
aumônier des Portugais en région parisienne, il a enfin l’occasion en
arrivant à Landeleau d’installer un petit atelier dans le presbytère.
Il
tient à ses outils de menuisier qui sont un héritage familial, mais se défend
d’être un artiste : “ Pour l’instant, je ne crée pas, j’apprends le métier
en réalisant des copies. D’abord j’apprends à bien utiliser les outils en
reproduisant les gestes des sculpteurs, en observant les détails, par exemple
pour obtenir les plis et les drapés des manteaux. Les statues de nos saints
populaires bretons ne sont pas des oeuvres aussi naïves qu’on peut le croire
au premier abord ”.
Il
commence par sculpter dans le chêne plusieurs Vierges à l’Enfant, puis dans
un morceau d’if qu’on lui a donné, reproduit une statue du XVIe siècle de
sainte Brigitte, qui avait autrefois sa chapelle spézetoise à Bodizel. La
copie, bénie par le père Yves‑Pascal Castel, a pris place le premier février,
jour de sainte Brigitte, dans la chapelle de Notre‑Dame du Krann à Spézet.
La ressemblance est telle que tout le monde croit que c’est la statue
ancienne qui a été repeinte.
|

Sculpter
est une vraie détente pour le prêtre qui est toujours à l’écoute des soucis
et des chagrins des autres. Très modeste, Pierre Mahé songe à créer ses
propres modèles, mais seulement lorsqu’il s’en jugera capable sur le plan
technique. Il aimerait aussi
apprendre à sculpter la pierre.
|
Stanley Bullard a découvert la Bretagne en 1994 en participant à Eurosculpture à
Carhaix. Depuis neuf ans, il est propriétaire d’un penty dans le nord de la
commune avec sa compagne Daphné, ancien professeur de français et musicienne.
Il y vient le plus souvent possible parce que, dit‑il, “il adore la
nature, la beauté et le calme du pays et la gentillesse des habitants” mais
la maison est trop petite pour abriter ses oeuvres.
Né à Nottingham au centre de l’Angleterre où il
réside, Stanley a été plombier et enseignant avant de se consacrer
entièrement à sa passion. Professionnel depuis une vingtaine d’années, il
travaille le bois, la pierre, le métal et l’argile et réalise des gravures
sur bois et à eau forte. Ses sculptures monumentales ornent des parcs, des
écoles, un jardin de musée, des réserves de nature en Grande‑Bretagne,
en France, en Italie et au Brésil. Il dit trouver son inspiration “surtout
dans la nature, le paysage, les gens, les objets trouvés et aussi dans la vie
imaginaire”.
|

|

|
André Gourlay,
né en 1922, apprend enfant à sculpter le bois avec son père, un Landeleausien
devenu contremaître menuisier à Paris. Après une carrière dans la
restauration puis à la Spirotechnique, il revient à Landeleau pour sa
retraite en 1977 avec son épouse Marianne et peut s’adonner à son passe‑temps.
Il s’appuie souvent sur des photographies pour créer des sujets d’inspiration
religieuse, des visages expressifs ou encore des animaux en utilisant la
forme d’un morceau de bois trouvé au hasard de ses promenades. Ses
personnages ne manquent pas d’humour. Marianne vit au milieu de ses
sculptures, signées de son prénom en breton, Dréo, qui sont autant de rappels
de sa présence.
|
Geneviève
Fichou habite Saint‑Hernin
mais donne beaucoup de son temps et de son énergie pour l’association landeleausienne
Kan an Douar. Elle a découvert la sculpture en 1997 lors d’un stage
d’initiation animé par Patrick Le Goarnig au Presbital kozh.
“Son
idée est que la sculpture est accessible à tout le monde, pourvu qu’on en ait
le goût. Grâce à lui, j’ai osé me lancer, cela a été une découverte.” Après le stage, Geneviève achète un marteau et un
burin et commence par sculpter des animaux du bestiaire celtique dans la
pierre du pays, un schiste gréseux assez friable. Elle orne aussi de grandes
dalles d’ardoise de motifs et entrelacs celtiques puis essaie diverses
pierres trouvées lors de ses vacances, du calcaire ou de la pierre de volcan.
Elle s’intéresse au symbolisme de l’art roman et du monde celtique. Puis elle
ramasse de vieux morceaux de bois, chêne, lierre ou pommier, qu’elle sculpte
au gré de l’inspiration née de leurs formes singulières.
|

“Sculpter
est pour moi une manière de laisser parler mon inconscient. Je ne sais jamais
ce qui va apparaître. C’est comme un échange entre le bois et moi. La matière
se transforme et m’apporte la signification de ce que je suis en train de
faire. C’est parfois une surprise. C’est pour cela que je ne sculpte pas
souvent, mais par périodes. Il faut que je ressente un besoin.” Sage‑femme de profession, Geneviève insuffle
à ses sculptures une grande force de vie.
|
Frank Renaud
se situe à la croisée des arts et des matières. Musicien autodidacte, il
aborde seul le modelage et les techniques de peinture à l’huile et décide
très jeune de s’exprimer par ses tableaux, ses sculptures et ses chansons. Au
cours d’un stage de sept mois avec Patrick Le Goarnig, il apprend la taille
directe de la pierre et ses applications dans la restauration du patrimoine
bâti. Il aime mélanger toutes ces techniques, sculpte sur un linteau de pierre,
dans le tronc d’un escalier en colimaçon, crée ses propres instruments de
musique, guitare et percussions, fabrique aussi des bijoux, des objets, des
lampes...Le bois et la pierre se rencontrent, s’entremêlent dans beaucoup de
ses oeuvres. Frank et sa compagne Bleunwenn, créatrice de bijoux, installés à
Kerrivoal depuis juillet 2003, sont heureux d’avoir trouvé à Landeleau un
lieu propice à leurs créations.
|

|

|
Olivier Danican (voir bulletins 2002 et 2003) expose ses peintures et sculptures à Keravel
toute l’année sur rendez-vous.
|
|
|
|
|
|
|